Putting et mouvement en arc

De récents débats sur les réseaux sociaux m'ont amené à clarifier la notion de "putting en arc". Pour tous ceux qui s'intéressent à la performance au putting et en introduction du stage coachingolf 2015 qui débute ce dimanche !

PUTTING ET MOUVEMENT EN ARC

A l'origine les joueurs se souciaient peu de notions telles que le chemin du putter. Ils avaient trouvé instinctivement une position permettant le ressenti square de l'impact, en adoptant des postures penchées, le regard descendu (donnant aux yeux et l'alignement du regard un rôle majeur), un corps bloqué permettant le moins de jeu possible dans le corps et les bras, afin de privilégier les sensations des mains pour ressentir la face square à l'impact.

L'évolution des positions est venue avec l'amélioration de la tonte des greens et de la fabrication des putters autour des années 60 pour aboutir peu à peu à d'autres préférences liées au souci de meilleure roule, meilleur dosage et plus grande précision favorisant alors l'utilisation des "grands muscles".

L'influence des lois mécaniques (Cochran / Stobbs 1972) a progressivement conduit à définir des principes pour mieux respecter les caractéristiques physiques de l'impact et les années 90 avec les analyses gestuelles ont vu naître des prises de position sur le chemin en arc plus "naturel" qu'un chemin en ligne. Ces prises de position s'appuient sur des préférences et non sur des faits.

Pour qu'une balle roule droit, 2 conditions mécaniques sont requises : une face square et qui avance au moment de l'impact là où elle est orientée.

Un mouvement qui autorise un arc cumulé à une rotation de la face du putter réclame un timing parfait et complexe lié à la précision de l'emplacement de la balle, la stabilité de l'axe, la justesse des angles de corps. Or ce mouvement en arc (rotatif) n'est pas naturel, les bras ayant la capacité de se déplacer absolument droits et sans contrainte soumis à la loi de la gravité dans l'espace situé entre les 2 pieds, évoluant en mouvement rotatif ensuite. Joe Sindelar et Dave Pelz entre autres ont montré dans les années 80 comment la cage thoracique pouvait bouger pour prolonger ce mouvement ce qui n'est pas plus "anti-naturel" que de tourner les épaules et le tronc horizontalement pour favoriser un mouvement en arc comme l'a prôné Stan Utley.

Le cas de Stan Utley est d'ailleurs intéressant, déclarant qu'il a putté durant 35 ans (1974-2008) en tournant les épaules et les avant-bras mais en se trompant sur ses sensations et découvrant qu'il n'enseignait pas ce qu'il faisait vraiment ni ce qu'il avait publié.
Deux ans après la parution de son ouvrage référence décrivant la technique en arc, il a demandé à son assistant Rob Akins d'analyser son stroke qui s'avèrait être "straight back / straight thru" sur un plan incliné, et c'est ce qu'il enseigne exactement aujourd'hui, le déplacement du putter sur un plan incliné mais droit. Ironie pour celui qui a été le plus grand partisan et défenseur du putting en arc.

La confusion vient du fait que le putter se déplaçant sur un plan incliné mais droit se reflète en arc sur le sol, mais la sensation est celle d'un mouvement droit, et non un mouvement tournant, ce qui permet d'utiliser les perceptions idéales d'un impact "droit", rejoignant les sensations décrites par certains des meilleurs putters de l'Histoire comme Ben Crenshaw, Jack Nicklaus, Brad Faxon, Aaron Baddeley, et bien d'autres...

Mais peut-on putter en arc ? Oui si on veut. Ce fonctionnement réclame juste un timing parfait et des ajustements qui nécessitent souvent et justifient des supports visuels et kinesthésiques pour les mémoriser car ce n'est pas le fonctionnement qui permet l'utilisation des perceptions naturelles pour envoyer droit.

Le mouvement de putting est un mouvement réduit, de petite amplitude, et sa vitesse d'exécution rend possible toute sorte de mouvement. Billy Mayfair a gagné plus de 6 millions de dollars en tournois en sliçant la balle au putting. Tous les fonctionnements sont possibles dès lors où on les répète pour les rendre réguliers. Mais certains sont moins naturels que d'autres, et la mémorisation d'un fonctionnement en arc est bien plus complexe.

Laurent Jockschies
PuttingZone Coach

Ca c'est du post, merci LJ pour cet éclairage instructif