l'impact du changement sur notre jeu...

On a découvert récemment que 75% des joueurs qui change de club (que ce soit fitté ou pas, là n'est pas la question) disent mieux jouer qu'avant. Voir l'étude dans le post de notre ami Gérard sur le fitting. Au delà de l'aspect "apport d'un nouveau materiel", n'y a t'il pas un aspect apport du changement en tant que tel ?

Je me demande donc s'il n'y a pas un syndrome "nouveauté" ou "changement":

Syndrome du putter "tout beau tout neuf" qui putte le feu ... (puis finit dans le garage comme les autres).
Au putting, j'ai constaté que, à chaque fois que j'ai changé de putter, j'ai putté le feu pendant un temps, puis je suis retourné à mes vieux démons. Pourquoi ? Je me dis que quelque part, certainement intuitivement et "inconsciemment" (au sens commun du terme), je me retrouve à empoigner un bidule que je ne connais pas, qui me renvoie des infos que je ne maitrise pas (sensation du grip, poids, équilibre, visuel, son...) et que du coup, je me réfugie vers ce que je sais, qui est la base du putt, une bonne position, un tempo adapté, etc,etc ... et je putte mieux.
Pour moi, c'est marquant au putting. Quand je stagne ou galère, suffit que je sorte le putter du sac pour en mettre un autre, et il y a souvent un "état de grâce" à durée variable, une sorte de flash..

Idem sur les clubs en général.
Je l'ai déjà raconté, j'ai des vieux clubs pourris (lame d'il y a 40 ans, bois en bois) que je laisse à la campagne, et que je joue au moins une fois par an quand on y passe sans que j'emmène mon sac. Et bien, très souvent, je me fais très plaisir, je joue bien, et le scoring est là. Pourquoi, parce que quelque part, je me retrouve avec un bidule en main que je regarde en me disant "qu'est ce que je vais en faire ...", et j'essaie juste de swinguer juste, de situer ce bidule dans l'espace, de l'accompagner sans l'agresser, ou inversement qu'il m'accompagne sans m'agresser, et au final je fais des coups de golf tout à fait corrects, propres, sans prétention, mais efficace...
Idem quand on s'amuse à essayer les clubs des copains au practise. On commence par une bouse, puis on "situe" ce club, on le rejoue plus calmement, on enchaine deux, trois balles, on en fait une parfaite, et on se dit "trop classe ce club"...

Les pro(f)s en leçon ou démo.
Nos pros, en leçon, vont toper un club au pif dans un sac, le soupeser ou le "jauger" chacun à sa manière, le swinguer 1 ou 2 fois à vide, puis adresser et taper une balle parfaite. J'exagère un peu, mais j'ai l'idée qu'ils se mettent en "adéquation" et peut être modifient 2,3 paramètres dans leur swing pour jouer le club.

Tout cela pour dire quoi:

Peut être que quand on introduit un changement (ex. ici club différent), on revient plus aux bases et ce "intuitivement", et on s'assure de faire ce qu'il faut, faire ce que l'on sait faire, de se recentrer sur son "coeur de swing". Du coup on fait mieux. Puis on oublie, et on repart dans ses turpitudes.

C'est un truc auquel je crois, et en fait, j'essaie de me remettre en situation de "découverte" à chaque début d'échauffement ou de journée de golf. Comme si je devais m'approprier de nouveaux clubs à chaque fois...
Je putte à vide les yeux fermés, puis ouverts, puis avec quelques balles mais sans cible (sans regarder où elle vont), juste sentir la roule, le mouvement, puis quelques balles avec mon mouvement de putt "étalon", puis seulement je commence à jouer des putts vers une cible, ou sur une distance.
Idem sur le jeu, je cherche juste à sentir le club, petite amplitude, sentir la transition, les mains qui passent, sentir l'accélération au DS, si le club est en retard ou en avance, monter en amplitude, ...

Vous en pensez quoi ?
Je suis tout seul à être victime du syndrome du putter "tout beau tout neuf" ???

joli post !

Je ne suis pas si sensible à l'effet nouveau, sauf pour le putter fitté qui a changé mon jeu immédiatement. Quand j'essaie des clubs, je ne trouve jamais un club avec lequel je me sens vraiment mieux qu'avec les miens. Cela dit, je ne suis pas un joueur de sensations, c'est long et difficile à venir chez moi.

Pour rebondir sur ce que tu dis, la situation d'avoir un nouveau club dans les mains peut remettre notre attention sur le fonctionnement du club à travers les sensations: l'effort que l'on fait, le lag ressenti dans les mains, le club qui joue dans le plan ou bien avec lequel on bataille, etc... Selon le niveau du joueur et ses capacités de perception, cela peut rappeler les sensations d'un bon swing.

Je te rejoins sur pas mal de points greg.
Le nouveau matériel ça motive et la motivation c'est important. Quand on est motivé on s'engage davantage et le résultat est souvent meilleur. La confiance également dans ce nouveau matériel joue son rôle. Si on commence à en douter "ce club est-il fait pour moi?" irrémédiablement le jeu s'en ressent.
Pour le putter, avec mon nouveau putter j'ai tout de suite mieux putté, en étant parfois "on fire". Après j'ai connu un petit creux tout en restant mieux que l'ancien puis j'ai trouvé un rythme de croisière tout à fait convenable.

Concernant l'adaptation au club j'ai fait cette expérience en jouant un parcours avec des clubs hétérogènes, tout vieux tout pourris, certains avec des shafts très souples et d'autres moins. Avant de taper la balle je faisais des swings à vide pour bien ressentir le club. J'avais vraiment très bien jouer avec ces clubs et cette expérience m'a étonné et beaucoup plu.
Pour le grand jeu ce que tu décris, je pense qu'à peu de chose près que c'est ce que je recherche quand je me prépare pour faire un coup. Ressentir le club, sentir la transition, accélérer au DS après la balle. Il m'arrive régulièrement de fermer les yeux pendant ces swings de préparation.

Personnellement, si je change de club je ne joue pas mieux qu'avant et cela me parait normal. Par contre si je change c'est pour un nouveau club qui je pense, compte tenu de ses propriétés et de mon propre swing, m'apportera de meilleurs résultats. Je ne sais pas si vous voyez la nuance.
Un exemple: j'ai un swing très lent et j'avais un driver burner 2008 qui avait 13°5 de loft , ce qui est normalement conseillé dans ce cas pour optimiser le carry. Le défaut avec moi était que je n'étais pas satisfait de la roule quasi inexistante. J'ai donc changé pour un cobra S3 11°5 qui a les mêmes caractéristiques par ailleurs à part peut-etre qu'il fait 45.5" au lieu de 46" pour le burner. Je joue PAREIL mais le carry est le même malgré que le vol de balles est plus bas et j'ai enfin une roule...
Bilan: je ne joue pas mieux mais le résultat est meilleur

Donc la solution c'est d'avoir une centaine de séries de clubs et d'en prendre une au hasard à chaque fois !

Christophe a écrit:Donc la solution c'est d'avoir une centaine de séries de clubs et d'en prendre une au hasard à chaque fois !

Non.
Mais je vois dans la capacité à s'adapter au changement le fait qu'on dispose d'une base de swing, ou d'un swing de base, sur lequel on oublie parfois de s'appuyer ou de se recentrer, quand on est en environnement connu.

Ce doit être un délire psycho perso, certainement

Je te vois pas du tout en psycho, greg

greg a écrit:Mais je vois dans la capacité à s'adapter au changement le fait qu'on dispose d'une base de swing, ou d'un swing de base, sur lequel on oublie parfois de s'appuyer ou de se recentrer, quand on est en environnement connu.

Oulala toi tu es mur pour les neurosciences ! Bravo

Christophe a écrit:Donc la solution c'est d'avoir une centaine de séries de clubs et d'en prendre une au hasard à chaque fois !

non, c'est comme une bousculade sympathique, ça t'aide à retrouver la maîtrise de ton équilibre mais tu n'avancerais pas beaucoup si l'on te bousculait à chaque pas.

le changement de club c'est un changement de point de vue pour retrouver la bonne trace, ça ne veut pas dire que le nouveau point de vue soit meilleur que l'ancien

La nouveauté en matériel apporte surtout le fait d être beaucoup plus positif dans l approche du coup car tout est nouveau même les sensations sont différentes et l'on joue dans un premier temps plus relaché mais la lune de miel dure peu le temps de maitriser l engin

Folgan a écrit:

Christophe a écrit:Donc la solution c'est d'avoir une centaine de séries de clubs et d'en prendre une au hasard à chaque fois !

non, c'est comme une bousculade sympathique, ça t'aide à retrouver la maîtrise de ton équilibre mais tu n'avancerais pas beaucoup si l'on te bousculait à chaque pas.

le changement de club c'est un changement de point de vue pour retrouver la bonne trace, ça ne veut pas dire que le nouveau point de vue soit meilleur que l'ancien

C'est bon d'avoir une fille dans la discute, de temps en temps ....
Très belle image, Folgan, merci.

Donc voilà, tout est dit.
Etape 2: retrouver son équilibre sans avoir besoin d'être bousculer, ou retrouver la bonne trace sans avoir besoin de changer de point de vue.

D accord avec ton observation greg...
Je l observe tous les jours !
Mais je pense que la raison profonde est parfaitement expliquée par Folgan ( c est beau la physique quand ça permet de faire une telle phrase )

question d'attention à mon avis.

avec un matériel autre tu t'engage dans la préparation d'un coup avec tout en revu (stance, grip etc..) donc tu reprends de bonnes bases, ce que tu fais aussi avec ton ancien matos quand tu fais un longue pause golfique.