le difficile exercice de l'interview chez le joueur de golf

j'ai été frappé lors de la diffusion de l'open de France par les réponses de Bubba Watson qui mettait sur le dos du public son élimination à l'issue du deuxième tour de l'open de France. Soit disant, trop de téléphones portables qui sonnent, trop d'appareils photos qui crépitent, pas de cordons de sécurité le séparant de la foule et lui indiquant où aller...bref, j'ai trouvé les excuses un peu légères et franchement pas très honnêtes. S'il est évident que M. Watson a dû recevoir quelques garanties financières pour venir à Paris, il semble qu'il était davantage intéressé d'aller les dépenser en faisant du shoping à Paris plutôt que d'essayer de comprendre comment aborder ce parcours qu'il devrait retrouver en 2018 (c'est tout le mal qu'on lui souhaite). La deuxième remarque concerne l'interview de Victor Dubuisson à l'issue du 3ème tour, interrogé par Fabrice Tarnaud: on peut comprendre la déception de Victor, qui sous le coup de la déception, marmonne trois mots. On peut aussi comprendre qu'il aurait préféré être ailleurs plutôt que d'essayer d'expliquer le pourquoi de sa contre performance, mais lorsqu'il dit qu'il ne vient pas ici pour faire 40ième (sous entendu, demain, je vais balancer l'affaire et basta), je pense que ce jeune homme a encore quelques progrès à faire dans sa communication.

La Ryder Cup de 2018 c'est important en France mais Bubba crois-moi s'en tape, mais alors complètement pour l'instant...

Je me suis fais la même remarque quand Dubuisson a été interviewé. Soit on ne répond pas parce qu'on n'a pas envie, soit on répond avec un minimum de correction.
Le golf est aussi une affaire de comportement et Bubba a fait rapidement ses excuses mais bon ... les sponsors sont là aussi pour veiller au grain.
Levet a gagné c'est l'essentiel et on a un américain Brandon Steele pour faire de la pub aux USA sur le parcours. Je suis sûr que d'autres américains viendront jouer l'année prochaine.

L'interview de Dubuisson c'était énorme, abracadabrantesque. J'ai d'abord cru a une blague mais non a priori.

Watson est venu pour faire la promotion de sa "superbe montre " de son sponsor. RAB de l'open de France, il a balancé la compète pour retourner le plus vite possible dans son cocon américain. Il a du talent sur le parcours quand il veut bien nous le montrer, ce n'était semble-t-il pas prévu ici.....

Le sabordage en interview n'est pas propre au golf, combien de sportifs tiennent une analyse pertinente de leur prestation sans tomber dans la récitation d'un propos stéréotypé, rabâché sur un ton monocorde devant un parterre de journalistes qui bien souvent se jettent sur l'athlète sans lui laisser un moment de répit pour savourer un exploit ou digérer un échec.

Je crois que sans apprentissage du "jeu" de l'interview ça reste un exercice difficile

bonnyv a écrit:
Je crois que sans apprentissage du "jeu" de l'interview ça reste un exercice difficile

La preuve : les pros de la politique apprennent ça à Sc Po-Ena. Et encore ils se plantent!

pour ma part je préfère voir le coté positif de l'interview de dubuisson : il est naturel, réagit sur l'instant, sans vouloir tomber dans les codes. On se plaint tout le temps, et à juste titre, de la soupe tiède que nous sortent les sportifs lors de ces interviews, ne tombons pas abraracourcix sur ce type de propos, moi perso, j'aime bien, il a pas fait semblant !

Et puis franchement, les interviews juste après les événements, et ce quelque soit le sport, depuis quand c'est supposé être intéressant ???
L'exercice en lui même fait que c'est souvent décevant.

Dans tous les sports, on a droit à "je suis déçu" ou " je suis content", régulièrement à une sortie sur l'arbitrage, et très très souvent à une récap des moments clés genre "et là, j'étais mené 5-4 avec 2 balles de break, et j'ai joué ma change et ça a marché...". Bin ouais, on l'a vu le match...

En revanche, les interviews à froid sont bien plus intéressante, car le joueur a muri son événement, et il délivre une vraie analyse.

Voir les interviews de Nicklaus qui raconte ses masters, voir récemment durant l'US Open 2011 l'interview de G Mac qui explique son état d'esprit et sa fin de parcours et sa victoire de l'année d'avant.
Ces interviews à froid présente un vrai intérêt, par rapport à l'interview à chaud.

Si vous voulez des interview de haut niveau, originaux, enrichissants, surprenants et instructifs, regardez le Tour de France !